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n°2 mai 2013 : Géographie historique des paysages en Allemagne:

Les Monts métallifères : un paysage minier au Patrimoine mondial de l’UNESCO ?

Michel Deshaies


Par Michel Deshaies (Professeur des Universités en géographie à l'Université de Lorraine, directeur de l'équipe d'accueil Loterr)



Résumé : Haut-lieu de l’exploitation des métaux pendant des siècles, les Monts métallifères en ont hérité un paysage caractéristique. Les sièges d’extraction minière, les multiples petits terrils, les effondrements miniers et de nombreux aménagements hydrauliques témoignent aujourd’hui encore, de l’importance passée de ces activités. Si la plupart des mines ont été fermées dès le XIXè s., certaines activités comme l’extraction de l’uranium ont connu un grand développement après la Seconde guerre mondiale et ont laissé une empreinte très profonde en cours de réhabilitation. Depuis la Réunification allemande, toute activité minière a cessé et l’on s’efforce aujourd’hui de mettre en valeur le patrimoine paysager laissé par les mines dans le cadre de la candidature au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’existence d’un riche héritage de culture scientifique et technique incarné par la Bergakademie de Freiberg a permis de porter la candidature qui sera présentée à l’UNESCO en 2014.



Mots-clés : paysage minier,  Monts métallifères, terrils, patrimoine, UNESCO



Abstract: The Ore mountains, a mining landscape as UNESCO world heritage? High-rise exploitation of metals for centuries, the Ore Mountains have inherited a landscape feature. Collieries, many small heaps, mine collapses and many water projects evidenced today, the former importance of these activities. If most of the mines have been closed since the nineteenth s., certain activities such as uranium mining have been a great development after the Second World War and left a very deep mark in the course of rehabilitation. Since German reunification, all mining activity has ceased and it is now trying to enhance the landscape heritage left by the mines under the World Heritage nomination of UNESCO. The existence of a rich legacy of scientific and technical culture embodied by the Bergakademie Freiberg helped to bring the application to be submitted to UNESCO in 2014.



Key-words: mining landscape, Ore mountains, heaps, heritage, UNESCO



Introduction



Les Monts métallifères présentent l’un des paysages les plus originaux du Mittelgebirge. Massif de moyenne montagne aux vastes horizons, il se différencie fortement des autres massifs germaniques par la faiblesse de sa couverture forestière qui va de pair avec la densité du peuplement (photo 1). Cette physionomie originale résulte d’une longue histoire minière qui a laissé une empreinte très profonde dans les paysages et est à l’origine d’un Kulturlandschaft, au sens d’un paysage hérité construit par les différentes activités liées à l’exploitation minière. Mais les Monts métallifères ne sont pas seulement un paysage remarquable, ils sont aussi le berceau de toute une culture technique et scientifique née des nécessités de l’exploitation des mines et illustrée par la prestigieuse Bergakademie de Freiberg, la première École des mines créée dans le monde.



Si toutes les mines sont fermées, pour la plupart depuis longtemps, il en reste un très riche patrimoine presque omniprésent dans les paysages urbains, comme dans les montagnes elles-mêmes, à travers un vaste ensemble d’anciens sites miniers souvent mis en valeur pour le tourisme. Le passé minier et ses héritages continuent à vivre dans la mémoire de ses habitants et servent de support au projet de classement de ce Kulturlandschaft au patrimoine mondial de l’UNESCO.





Photo 1 : vue des Monts métallifères près du village de Hohndorf, entre Zschopau et Marienberg. Noter l’étendue des espaces agricoles et la régularité du plateau qui s’élève à près de 600 m d’altitude.



1 –la constitution d’un Kulturlandschaft emblématique



Comme bien d’autres massifs du Mittelgebirge, les Monts métallifères forment un bloc quadrangulaire de hautes terres constituées de roches du socle hercynien inégalement soulevées. Il en résulte une dissymétrie du relief particulièrement marquée entre le nord et le sud du massif. Alors qu’en venant du nord, côté saxon, on gagne progressivement en altitude sur une succession de surfaces régulières, culminant à un peu plus de 1200 m à la frontière avec la Bohême, le versant sud du massif, côté tchèque, est très court et retombe brutalement sur le fossé d’effondrement de l’Eger. Bien que la plus grande partie du massif soit constituée de plateaux s’étageant entre 400 et 800 m d’altitude (fig . 1), l’ambiance montagnarde reste presque partout présente, d’une part en raison d’un climat rude, humide et froid et d’autre part du fait de l’encaissement des vallées qui dépasse 200 m et même souvent 300 m dans la partie centrale, autour d’Annaberg-Buchholz et de Marienberg. C’est le type même du Bergland, qui désigne dans les pays germaniques les régions accidentées, à caractère montagnard malgré des altitudes médiocres.





Figure 1 : localisation des villes minières des Monts métallifères



Un tel milieu aux sols relativement pauvres n’était guère propice à l’agriculture. Aussi, jusqu’au milieu du XIIè s. ces hautes terres semblent être restées entièrement forestières et étaient désignées sous le nom slave de Miriquidi. Quelques routes commerciales traversaient néanmoins le massif et c’est à proximité de l’une d’elles, la route du sel de Halle à Prague, que fut découvert en 1168, le premier filon d’argent qui allait être à l’origine de l’afflux du peuplement germanique dans le massif (Pforr, 2004). Dans les années qui suivirent la découverte, la région vit affluer une partie de la colonisation germanique en Europe centrale (Ostsiedlung), alors en plein essor. C’est sur le lieu même de la découverte du filon d’argent que fut fondée Freiberg, la première d’une longue série de villes minières.



Si la région autour de Freiberg se révèle être particulièrement riche en filons d’argent, ou d’autres métaux (notamment du cuivre, du plomb et de l’étain), les découvertes se succèdent dans différentes parties des Monts métallifères qui y gagnent leur nom et deviennent la destination de véritables ruées, ou Berggeschrei. Les mineurs venant d’autres montagnes déjà exploitées depuis des siècles comme le Harz, affluent dans les Monts métallifères et en font la plus importante région minière d’Europe. Les découvertes sont particulièrement nombreuses dans la deuxième moitié du XVè s. et au début du XVIè s. qui voient se créer quelques-unes des plus importantes villes minières : Altenberg (1440), Schneeberg (1471), Annaberg (1496), Marienberg (1521), ou encore St Joachimsthal (1520, devenue Jáchymov) en Bohême (fig. 1). Certaines de ces villes connaissent une croissance extraordinaire, comparable à ce que l’on a appelé les villes-champignons nées des ruées vers l’or dans l’Ouest américain au XIXè s. Une douzaine d’années après sa fondation, Annaberg devient la plus importante ville des Monts métallifères avec environ 8000 habitants. Quatre ans seulement après la découverte du gisement d’argent, Jáchymov comptait plus de 5000 habitants et dans les années 1530 elle était devenue avec 18 000 habitants, la deuxième ville de Bohême après Prague (Hrabanek, 2007).





Figure 2 : organisation de l’exploitation minière et paysages dans la région de Freiberg à l’époque moderne





Photo 2 : petits terrils témoignant d’une ancienne exploitation minière de l’époque médiévale, au sud de Freiberg (Deshaies, 2010)



 



À partir du XIVè s. il devient possible de creuser des puits plus profonds grâce à l’aménagement de galeries drainantes comme le Alter Fürstenstolln qui passe sous la ville de Freiberg et débouche dans la vallée de la Mulde. L’exploitation minière s’enfonce alors à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Néanmoins, l’évacuation de l’eau dans les galeries de mines reste un problème très difficile à surmonter et nécessite l’emploi d’une main d’œuvre très nombreuse, ou le recours à des systèmes d’élévation de l’eau actionnés par des chevaux. Le problème n’est surmonté que dans la deuxième moitié du XVIè s. par le recours à des innovations techniques et la réalisation de grands aménagements. C’est notamment l’emploi de grandes roues en bois actionnant des systèmes de pompage qui va permettre d’accroître considérablement l’efficacité du drainage des galeries de mines.



 Il faut souligner ici l’importance des progrès techniques accomplis à cette époque dans la région de Freiberg. Ces progrès sont synthétisés dans l’ouvrage De Re Metallica (1556) de Georgius Agricola, véritable traité d’exploitation minière et de fonte des métaux qui fera référence pendant des siècles. Cependant, pour actionner les roues servant au pompage de l’eau dans les galeries de mines, il faut disposer d’une force motrice qui est fournie par les eaux de ruissellement de surface. Mais comme celles-ci doivent être disponibles toute l’année, indépendamment des variations de débit, il a fallu aménager au sud de Freiberg un ensemble de réservoirs alimentant un système de fossés. Ces réservoirs et ces fossés, réalisés en partie dans la deuxième moitié du XVIè s. et étendus progressivement sur une superficie de plus de 60 km² jusqu’à la ligne de crête des Monts métallifères, sont aujourd’hui encore, parfaitement conservés et constituent un des traits dominants des paysages au sud de Freiberg (fig. 3 et photo 3).





Photo 3 : grand réservoir réalisé pour les mines de Freiberg au nord de Brand-Erbisdorf (Deshaies, 2010)





Figure 3 : les environs de Freiberg au début du XVIIIè s. (d’après Schräber, 2008, modifié)



Les besoins de l’exploitation minière et de la fonte des métaux sont aussi à l’origine d’une autre caractéristique des paysages des Monts métallifères : la faible importance de la couverture forestière, fortement réduite au cours des siècles (photo 1). De nombreuses chroniques [Schräber, 2008] relatent que dès le XVè et le XVIè s. les alentours des grands centres miniers étaient dépourvus de forêts. Les cartes historiques de Oeder et Zimmermann de 1592/1593, ou le plan de Freiberg de Adam Schneider datant de 1678, montrent aussi la faible extension des forêts qui sont cantonnées aux pentes fortes non exploitables des versants de vallées. En effet, la pratique du Feuersetzen, c'est-à-dire l’utilisation de grandes quantités de bois auxquelles on met le feu dans les galeries de mine afin de fracturer la roche et surtout l’activité des très nombreuses fonderies consomment d’énormes quantités de bois qu’il faut faire venir de plus en plus loin. Pour assurer le flottage des bois depuis la ligne de crête des Monts métallifères, les cours d’eau comme la Freiberger Mulde ou la Flöha font l’objet d’aménagements.



Des données chiffrées du XVIè s. permettent de se faire une idée de l’importance des besoins en bois. Rien que pour la fabrication de charbon de bois dans ses fonderies, la ville de Freiberg a consommé environ 160 000 m³ de bois en 1556, soit le volume de croissance annuelle de plus de 30 000 ha de forêt [Thomasius, 1995 ; Schräber, 2008]. Avec de tels besoins, les forêts de l’ensemble des Monts métallifères finissent par être surexploitées et elles se réduisent à des surfaces de plus en plus faibles qui finissent par rendre problématique l’approvisionnement des mines et des fonderies. Confronté à cette question, l’administrateur des mines de Saxe établi à Freiberg, Hans Carl von Carlowitz, publie en 1713, le premier ouvrage de sylviculture (Sylvicultura Oeconomica). Il y explique comment exploiter les forêts de manière durable en prélevant chaque année seulement l’équivalent de la croissance des arbres et c’est pourquoi on considère souvent cet ouvrage comme le premier exposant le concept de durabilité devenu si populaire à la fin du XXè s. [Küster, 1998 ; Radkau, 2012] Le développement de la sylviculture et l’adoption du charbon pour la fonte des métaux vont permettre au XVIIIè et au XIXè s. de réduire la pression sur les forêts dont la surface va se stabiliser, puisqu’elles couvrent près de 46% de la superficie du Kreis des Monts métallifères.



Bien au-delà des mines elles-mêmes, l’exploitation minière et les activités de fonderie qui lui sont liées ont donc fortement transformé les paysages de l’ensemble des Monts métallifères, dont les forêts et les cours d’eau ont été en grande partie exploités, aménagés et en quelque sorte mis au service de ces activités. Dans certains centres miniers, l’empreinte dans les paysages est particulièrement marquée dans la mesure où c’est même la topographie qui a été fortement transformée. C’est le cas en particulier dans les gisements d’étain de Geyer et d’Altenberg du fait des techniques employées et de l’organisation de l’exploitation. Dans ces deux villes, l’extraction du minerai d’étain par l’emploi du Feuersetzen créa de grands vides souterrains. La fragilité  et la trop faible importance des piliers de soutènement conduisirent à des effondrements catastrophiques. Si les premiers effondrements se produisent dès 1545 à Altenberg, ils atteignent une grande dimension en 1620 et commencent à se répercuter en surface avec la formation d’une dépression. Dans les siècles suivants, celle-ci ne cesse de s’agrandir et de s’approfondir pour former une sorte de grand cratère de 120 m de profondeur et de 400 m de diamètre, le Pinge d’Altenberg [Lahl & Kugler, 2006 ; photo 4]. Si le gisement de Geyer connaît déjà une exploitation au XIVès., le développement se fait surtout au XVIIIè s. et le premier grand effondrement ne se produit qu’en 1803 avec la formation d’un autre cratère appelé Binge [Lahl & Kugler, 2006].





Photo 4 : le Pinge d’Altenberg, dominé par la butte volcanique du Geisinger Berg (Deshaies, 2010)



À la fin de l’époque moderne, les paysages des Monts métallifères ont acquis l’essentiel de leurs caractéristiques actuelles, celles d’un massif de moyenne montagne densément peuplé et fortement défriché, où l’exploitation minière a créé de très nombreux petits terrils et est à l’origine de multiples aménagements hydrauliques. Les cours d’eau ont été systématiquement corrigés pour permettre le flottage du bois, tandis qu’ont été créés de nombreux plans d’eau d’où partent des fossés servant à alimenter les systèmes de pompage des mines. C’est aussi tout un paysage de villes minières au patrimoine Renaissance qui est apparu et après le XVIè siècle, les créations urbaines sont rares, à l’exception notable de la ville de Johanngeorgenstadt, centre d’exploitation de l’argent et du cobalt fondée en 1654 pour accueillir des exilés protestants venus de Bohême. Si ce Kulturlandschaft conserve aujourd’hui encore, l’essentiel de ses caractéristiques, il va néanmoins connaître une évolution importante à l’âge industriel qui va voir certains centres miniers se transformer profondément avec le développement de nouvelles formes d’exploitation minière et l’essor de l’industrie.



2 – l’industrialisation des paysages au XIXè et au XXè s.



La riche tradition minière des Monts métallifères en a fait une région propice au développement de l’industrie qui y connut un essor particulièrement précoce. La Saxe dans son ensemble est d’ailleurs un des berceaux de la Révolution industrielle sur le continent européen, puisque les premières usines y sont fondées au tout début du XIXè s. S’il s’agit surtout d’usines textiles créées en particulier à Chemnitz, l’exploitation minière bénéficie elle-même de nombreux progrès techniques qui vont transformer profondément les conditions d’extraction et de traitement des métaux et modifier en conséquence les paysages miniers [Karlsch  & Schäfer,  2006].



Les mines des Monts métallifères  vont connaître au XIXè s. un grand essor grâce à l’adoption d’innovations permettant d’accroître considérablement l’efficacité de l’exploitation. La fondation en 1765 de la Bergakademie de Freiberg, la première école des mines du monde, crée les conditions favorables pour la modernisation des mines. Celles-ci bénéficient de l’amélioration des techniques d’extraction (utilisation d’explosifs) et de drainage, avec la réalisation de nouvelles galeries drainantes qui permettent de descendre plus en profondeur. Il faut souligner qu’il s’agit en grande partie de l’amélioration de techniques déjà connues depuis longtemps, puisque sur la plupart des sièges de mines on continue à utiliser longtemps les systèmes de roues hydrauliques pour assurer le drainage. Si le siège Alte Elisabeth à Freiberg est doté d’une machine à vapeur dès 1849, les autres sièges d‘extraction de Freiberg ne sont équipés que dans les années 1880 [Schräber, 2008]. Ces progrès techniques sont non seulement à l’origine de l’accroissement des quantités de minerais extraites, mais conduisent aussi à de nouvelles découvertes dans des lieux pourtant exploités depuis plusieurs siècles. C’est le cas en particulier des nouveaux gisements d’argent de Himmelfahrt découverts en 1828 sur la bordure est de la ville de Freiberg qui, avec ceux de Himmelsfürst à Brand-Erbisdorf sont les plus riches de l’ensemble des Monts métallifères, puisqu’on y a extrait au total plus de 1000 tonnes d’argent, soit plus de 10% de l’ensemble de la production de la région au cours de huit siècles d’activité minière [Jobst et al., 2010]. La période industrielle voit en effet une concentration croissante de l’exploitation sur un nombre réduit de sites. Néanmoins, la plupart des hauts lieux de l’exploitation minière depuis l’époque moderne sont encore actifs au XIXès. : Altenberg, Annaberg ou Schneeberg, ou encore St Joachimthal en Bohême. Mais c’est à Freiberg que cette nouvelle période d’essor de l’exploitation minière est la plus importante. Alors que dans les siècles passés la région de Freiberg avait rarement produit plus de 5 tonnes d’argent par an, la production dépasse régulièrement 10 tonnes à partir de 1790 et culmine à plus de 30 tonnes par an dans la deuxième moitié du XIXè s [Jobst et al., 2010].  



Cet accroissement considérable de la production résulte de la mise en exploitation des nouveaux gisements qui ont nécessité de nombreux investissements à l’origine d’une métamorphose des paysages qui se lit par exemple dans la constitution de grands terrils. Afin de pouvoir pousser l’exploitation jusqu’à 800 m de profondeur, on va réaliser de 1844 à 1877 une nouvelle galerie drainante sur 14 km de longueur depuis Halsbrücke jusqu’à Rotschönberg dans la vallée de la Triebitsch près de Meissen. Sur le gisement d’Himmelfahrt à l’est de Freiberg, pas moins de onze nouveaux sièges d’exploitation vont être construits entre 1835 et 1860 [Schräber, 2008, Jobst et al., 2010]. Seulement cinq de ces sièges sont conservés actuellement et offrent une synthèse de l’évolution des techniques minières au cours desXIXè s. et  XXè s. Seuls les sièges Alte Elisabeth et Abraham présentent pour l’essentiel  la physionomie des mines des années 1830-1840. Les autres sièges d’exploitation préservés comme la  Reiche Zeche (photo 5), ou la mine David présentent encore quelques éléments de la fin du XIXè s. incorporés dans un ensemble de bâtiments construits au cours du XXè s. À proximité des sièges de mine se constitue aussi un paysage industriel comme celui des fonderies de la vallée de la Mulde sur la bordure orientale de Freiberg, ou de Halsbrücke à trois km au nord de la ville minière. Ces fonderies déjà actives à l’époque moderne, connaissent un grand développement au cours du XIXè s. et en raison de la pollution qu’elles génèrent sont dotées dans le dernier quart du XIXè s. de grandes cheminées. Celle de la fonderie de Halsbrücke, construite en brique en 1889 et appelée la Hohe Esse, domine encore l’ensemble de la région de Freiberg de ses 140 m de hauteur [Schräber, 2008].





Photo 5 : mine de la Reiche Zeche à Freiberg (Deshaies, 2010)



Malgré les travaux de modernisation entrepris tout au long du XIXès., l’exploitation minière des Monts métallifères subit de plus en plus la concurrence des importations de minerais  étrangers qui provoquent une baisse des cours. L’argent est particulièrement concerné, d’autant plus que l’introduction de l’étalon or en Allemagne en 1872 provoque l’effondrement des cours de l’argent. La reprise des mines par le royaume de Saxe en 1886 ne fait que freiner le déclin de l’exploitation. Les mines ferment les unes après les autres et au début du XXè s. on met en place un plan de fermeture qui prend effet en 1913 avec l’arrêt complet de l’exploitation dans le bassin de Freiberg [Jobst et al., 2010]. Dans le reste des Monts métallifères, seules quelques mines d’étain, comme celle d’Altenberg, sont encore en activité.



Ce n’est pas pour autant la fin de l’histoire minière des Monts métallifères. En effet, l’exploitation minière va connaître au cours du XXè s. une renaissance spectaculaire en raison de l’évolution politique de cette partie de l’Allemagne et de la Bohême voisine. Si ce sont les conditions économiques qui ont condamné les mines à la fermeture au début du XXès., on peut dire que c’est essentiellement le contexte géopolitique qui a permis la reprise de l’exploitation. Dans certaines parties de la région, elle a même atteint une ampleur sans précédent, à l’origine d’un bouleversement des paysages.



Après deux décennies d’arrêt presque complet de l’exploitation, celle-ci reprend en 1935 dans la plupart des anciennes villes minières de Saxe [Jobst et al., 2010]. L’arrivée au pouvoir des nazis en 1933 et la politique de réarmement et d’autarcie qui est conduite pendant toute la durée du troisième Reich relance l’intérêt pour l’extraction de minerais jugés stratégiques, malgré les conditions médiocres et l’épuisement de certains gisements. Après la chute du troisième Reich, la mise en place de régimes communistes inféodés à l’Union soviétique, à la fois en Allemagne de l’Est (RDA) et en Tchécoslovaquie, conduit à poursuivre la politique d’autarcie et donc d’exploitation des gisements métallifères nationaux. À Freiberg, elle se poursuit jusqu’en 1969 et pour le siège de la Reiche Zeche c’est une période où l’exploitation atteint son apogée avec en conséquence d’importants travaux de modernisation réalisés dans les années 1950 (Jobst et al., 2010). Certains gisements comme celui d’étain d’Altenberg continueront même à être exploités jusqu’à la Réunification allemande en 1990. Le chevalement du siège d’extraction Arno Lippmann et le bâtiment qu’il domine ont ainsi été construits au début des années 1960 et les travaux de modernisation se poursuivront jusqu’à la fin des années 1980 [Lahl & Kugler, 2006].



Néanmoins, dans l’ensemble, en ce qui concerne l’exploitation des métaux « classiques » où le plomb occupe une part essentielle, la période de la RDA ne provoque pas de grands changements dans les paysages miniers, mis à part la modernisation de certains sièges. Il en va tout autrement pour l’exploitation du minerai de pechblende dont on découvre au cours de la Seconde guerre mondiale l’importance stratégique essentielle, puisqu’il contient de l’uranium. Aussi, après s’être assurés auprès de la Tchécoslovaquie  du gisement de Jachymov, connu de longue date, à peine la guerre est-elle terminée que les Soviétiques envoient des géologues dans les Monts métallifères afin d’évaluer les ressources disponibles [Karlsch  & Zeman, 2007]. Malgré des résultats décevants  les Soviétiques décidèrent tout de même de lancer l’exploitation en juin 1946 ; ce qui allait se révéler payant puisqu’au cours des années suivantes les découvertes et les estimations allaient révéler un potentiel beaucoup plus élevé de plusieurs milliers de tonnes, rien que dans les gisements déjà connus de Johanngeorgenstadt et de Schneeberg-Oberschlema  [Deshaies, 2006, 2007, 2010].



La production d’uranium assurée par une société soviétique appelée la Wismut, progresse rapidement pour dépasser 1200 t/an au début des années 1950 et plus de 7000 t dans les années 1960. Ainsi, entre 1946 et 1990 la Wismut aura été le troisième producteur mondial d’uranium après les Etats-Unis et le Canada et aura produit au total 231 000 t de concentré d'uranium (yellow cake) livrés à l'URSS. Les activités extractives ont laissé dans les paysages des traces d'autant plus considérables que la teneur en uranium du minerai était faible (de 0,067 à 0,09 %). Aussi, l'extraction des 231 000 tonnes d'uranium produits en 45 ans d'activité minière a-t-elle nécessité le déplacement de plusieurs centaines de millions de m³ de matériel dont témoignent des dizaines d’immenses terrils qui forment encore aujourd'hui, les traces les plus visibles de l'activité minière [Deshaies, 2007].



Celle-ci s'est d'abord développée à Johanngeorgenstadt, à proximité de la ligne de crête des Monts métallifères, puis à Annaberg-Buchholz, Aue, Oberschlema, Niederschlema et à Schneeberg, dans la partie ouest de ce même massif. Mais, à Johanngeorgenstadt, l’extraction est arrêtée complètement dès 1956, tandis qu’à Schneeberg et à Oberschlema, elle est d’abord très intense avant de  décliner rapidement et d’être arrêtée en 1957-1958. L’exploitation de l’uranium se poursuit par contre jusqu’en 1990 à Niederschlema et à Alberoda.



Dans toutes ces cités des Monts métallifères, l’extraction de l’uranium fait l’effet d’un tremblement de terre qui va complètement bouleverser les paysages et la société. Avec l’afflux de la main d’œuvre, les villes minières connaissent une croissance spectaculaire, à l'image de Johanngeorgenstadt, ancienne petite cité minière de 6 000 habitants, où l'on a découvert les premiers gisements d'uranium et devenue, en quelques années, une ville de 45 000 habitants. Schneeberg, Oberschlema et Aue qui étaient de petites cités tranquilles dans un cadre de verdure enviable sont également profondément transformées. Comme bien d'autres villes des Monts métallifères, elles avaient connu une activité minière à partir du XVIe siècle, mais les mines étaient épuisées depuis longtemps. La découverte au début du XXe siècle, de traces de radioactivité dans une ancienne galerie de mine d’Oberschlema allait être à l’origine de la fondation en 1918 d’une station de cure thermale (Radiumbad). Oberschlema devint alors une cité thermale renommée et élégante, ornée d’hôtels et de villas. Des trains spéciaux amenaient les clients en cure depuis Berlin [Deshaies, 2006].



Après la Seconde Guerre mondiale, les propriétés des eaux d’Oberschlema ont mis les géologues soviétiques sur la piste des filons de pechblende, qui furent rapidement découverts et commencèrent à être exploités dès l’été 1946 [Karlsch  & Zeman, 2007]. Or,  pour le malheur d’Oberschlema et de sa station thermale, il se trouve que pratiquement 90 % de l’uranium exploitable se trouvaient sous la ville elle-même.  Dès l’automne 1946, les autorités soviétiques ordonnèrent la fermeture de l’établissement thermal et plusieurs hôtels et villas furent confisqués. Durant les deux années suivantes, les puits de mines et les énormes terrils qui leur sont associés apparurent entre les villas de l’ancienne station thermale, tandis qu’à partir de 1948, l’exploitation minière se développa aussi vers l’est, à Niederschlema (figure 4).





Figure 4 : Les héritages de l’exploitation de l’uranium à Schneeberg, Aue et  Schlema (Deshaies, 2007) : 1, puits de mine en activité jusqu’en 1990 ; 2, ancien puits de mine fermé avant 1990 ; 3, terrils des mines d’uranium ; 4, concentration en radon supérieure à 250 Bq/m3 (mesurée en 1991- 1992) ; 5, concentration de 70 à 250 Bq/m3 ; 6, ancienne usine de concentration du minerai ; 7, bassin de décantation ; 8, centre urbain densément bâti ; 9, zone urbanisée ; 10, cités minières ; 11, zone industrielle ; 12, ancien emplacement de la « Radiumbad » complètement détruit par l’exploitation minière et les affaissements de terrain, aujourd’hui emplacement du parc thermal de Schlema ; 13, forêt ; 14, voie ferrée.



3 – l’après-mine et le projet de classement au patrimoine mondial de l’UNESCO



La Réunification allemande, survenue le 3 octobre 1990, modifie complètement les conditions économiques et politiques pour les exploitations minières encore en activité, comme à Altenberg ou à Niederschlema. La prise en compte des coûts d’exploitation, de plus en plus élevés depuis l’unification monétaire, condamne les mines à la fermeture et dans les mois qui suivent la Réunification, toute activité minière cesse dans les Monts métallifères. Ainsi semble se clore définitivement une histoire pluriséculaire qui a façonné les paysages si originaux de cette région. Dans le cas des paysages de l’exploitation de l’uranium, les nombreux problèmes environnementaux hérités du temps de la RDA, vont conduire à mettre en place un vaste programme de réhabilitation [Deshaie, 2006]. 



Moins d’une semaine après la Réunification du 3 octobre 1990, la République fédérale allemande signe un accord avec l’URSS prévoyant l’arrêt de l’exploitation le 1er janvier 1991. Dans les tractations qui suivent, l’URSS accepte de céder ses parts en échange d’une exemption totale de toute participation aux travaux de réhabilitation des mines et de réparation des dégâts environnementaux (accord du 16 mai 1991). Le gouvernement allemand se retrouve ainsi seul en charge du plus encombrant des héritages (Altlasten) de l’ex-RDA. C’est la nouvelle Wismut GmbH qui est chargée de conduire la réhabilitation des exploitations d’uranium, grâce à des crédits fixés à 13 milliards de DM (6,2 milliards d'Euro) de 1991 à 2015, terme du projet.



L’une des priorités consiste à éliminer les risques de contamination radioactive qui, dans certaines parties, atteignaient des valeurs critiques. De nombreux terrils contenaient parfois encore jusqu'à 10% de l'uranium extrait, ainsi que du radium, alors qu’ils se trouvaient à proximité immédiate des habitations. Une autre source importante de contamination était constituée par les puits d'aération des galeries de mines, lieux de propagation du radon qui ont rendu nécessaire de réaliser rapidement les travaux d'assainissement des 56 puits de mines et du réseau de 1 400 km de galeries descendant jusqu'à près de 1800 m de profondeur. Il a fallu aussi procéder au traitement de 48 grands terrils qui ont été soit arasés, soit traité in-situ avec reprofilage des pentes et couverture par une couche de sol organique végétalisée. En quelques années, de nouveaux paysages ont été créés à l’emplacement des sinistres friches minières laissées par l’exploitation de l’uranium. Le paysage minier chaotique des vallées du Schlema et de la Zwickauer Mulde s’est en grande partie métamorphosé en versants et collines verdoyantes que bientôt plus rien ne semblera différencier du cadre naturel (photo 6). La ville de Schlema a retrouvé un certain attrait et depuis 1993 et la réouverture des anciens bains au radium, l'activité thermale qui avait fait la prospérité de la ville dans l'entre deux guerre a été relancée. Un magnifique parc thermal a été aménagé à l’emplacement de l’ancienne station détruite par les affaissements miniers et avec l’ouverture du nouvel établissement thermal  en 1998, la ville a renoué brillamment avec son passé (figure 4).





Photo 6 : versant de la vallée du Schlema au-dessus de Bad Schlema. Les anciens terrils qui couvraient le versant ont été reverdis dans le cadre du projet de réhabilitation de la Wismut (Deshaies, 2011)



Dans le reste des Monts métallifères, la fin de l’exploitation minière s’est accompagnée de la fermeture de presque toutes les activités industrielles de fonte des métaux telles que les fonderies de Muldenhütten à Freiberg. La Réunification a donc signifié un effondrement économique, d’autant plus difficile à surmonter qu’il s’agissait d’une véritable activité monoindustrielle. Beaucoup d’anciennes mines et usines fermées ont alors été détruites. Mais de nombreux éléments hérités du passé minier et industriel ont pu aussi être préservés, notamment lorsqu’ils avaient pu retrouver une nouvelle fonction. C’est le cas en particulier de deux des anciens sièges d’exploitation de Freiberg, celui de Alte Elisabeth et de la Reiche Zeche. Depuis 1919 la Alte Elisabeth est utilisée pour les travaux pratiques de la Bergakademie, tandis que la Reiche Zeche a été réaménagée à cet usage dans les années 1980.





Figure 5 : carte des sites sélectionnés pour le projet de classement des Monts métallifères au patrimoine mondial de l’UNESCO (http://welterbe.wfe.eu/2_mp/k4/ )



Passé le traumatisme de l’effondrement économique qui a suivi la Réunification, la question du devenir du patrimoine minier et industriel unique de la région commence à être envisagée, non seulement pour préserver l’identité de ses habitants, mais aussi comme support pour le développement du tourisme. C’est dans ce cadre que se place le projet de classement des Monts métallifères au patrimoine mondial de l’UNESCO, en tant que paysage culturel évolutif. La candidature de la région se trouve sur la liste d’attente allemande depuis 1998. Après qu’un groupe d’étude de la Bergakademie ait pu montrer que la région présentait le potentiel nécessaire pour obtenir le classement UNESCO, l’association Montanregion Erzgebirge e. V. a été fondée en 2003, avec pour objectif de conduire le projet à terme. Selon l’étude de faisabilité réalisée en 2007 (http://www.unbekannter-bergbau.de/inhalte/2009_02_03_Realisierungsstudie_5.pdf ) par le groupe de travail de la Bergakademie, en collaboration avec les communes concernées, 44 sites potentiels ont été sélectionnés (figure 5). Ceux-ci se trouvent dans l’ensemble des Monts métallifères et sont représentatifs des 800 années d’histoire minière de la région. Cette sélection de sites rassemblant 521 objets d’intérêt dans la partie saxonne des Monts métallifères a été complétée par six autres sites situés dans la partie tchèque où a été également créé un groupe de travail pour le classement UNESCO. Il s’agit donc d’un projet qui présente la double originalité d’être transfrontalier et de ne pas correspondre à un paysage s’étendant sur un territoire délimité d’un seul tenant. Il s’agit plutôt de constituer un réseau d’objets sur différents sites répartis dans l’ensemble des Monts métallifères (Albrecht, 2010 ; 2011). Ils doivent être représentatifs de toutes les facettes de ce paysage pour fonder son caractère à la fois exceptionnel et universel. C’est ainsi que, parmi les objets sélectionnés, figurent aussi bien des  bâtiments créés par l’exploitation minière que des galeries de mines, des villes minières et leur patrimoine historique, des sites miniers avec leur géologie, leur faune et leur flore particulières, ainsi que des collections d’objets scientifiques, techniques ou relatifs aux pratiques ou à la culture populaires.



De 2008 à 2012, chaque site sélectionné pour le projet a été soumis à une étude d’application réalisée par la section d’archéologie industrielle et d’histoire des techniques de la Bergakademie de Freiberg en collaboration avec les autorités communales. Cette étude a permis de déterminer comment intégrer le site dans les projets locaux d’aménagement  et notamment de délimiter le secteur protégé et la zone-tampon qui l’entoure. L’idée est  que le projet puisse bénéficier d’un soutien des communes et des populations locales. Celui-ci est acquis depuis la signature en juin 2011, du contrat sur le projet de classement UNESCO entre 31 communes et deux Landkreise. Enfin, il faut souligner que pour appuyer la candidature UNESCO, la Bergakademie de Freiberg a organisé en 2009 le Congrès du TICCIH (Comité International pour la Préservation du Patrimoine Industriel : http://www.ticcih.org/; http://tu-freiberg.de/projekt/iwtg/ticcih/ ), dont le rôle est fondamental dans le processus d’évaluation du projet.



L’ensemble des études sur les sites retenus dans la partie saxonne des Monts métallifères a été terminé à l’été 2012. S’y ajoutera en avril 2013 la contribution de la partie tchèque du massif pour un dépôt du projet de la candidature à l’UNESCO au début de l’année 2014. Quelle que soit la décision de l’UNESCO, la candidature a au moins créé dans l’ensemble de la région une dynamique autour de la reconnaissance et la mise en valeur du très riche patrimoine minier qui est susceptible de servir de support à un essor du tourisme culturel. Ce tourisme spécifique autour des héritages séculaires de l’exploitation minière et de l’industrie est d’ailleurs l’un des trois volets de la stratégie de marketing touristique de la région, puisqu’il est un élément clef de différenciation de la destination « Monts métallifères ».



Conclusion



Façonnés pendant des siècles par l’exploitation minière, les Monts métallifères en ont hérité un paysage à plus d’un titre original dans l’ensemble des massifs du Mittelgebirge. Fortement peuplé et très largement déboisé par les besoins de l’exploitation minière, les Monts métallifères sont le seul massif à présenter des paysages aussi ouverts sur de grandes surfaces et les héritages laissés par les mines, tels que les terrils et les excavations, ou les aménagements hydrauliques, y sont particulièrement nombreux autour des principales villes minières au patrimoine renaissance. Si les dernières mines ont été fermées depuis plus de vingt ans et que l’on s’efforce aujourd’hui d’obtenir une reconnaissance internationale de ce riche patrimoine à travers la candidature à l’UNESCO au titre de paysage culturel évolutif, l’une des surprises des dernières années est que l’activité minière est peut-être en train de renaître.



 En effet, en lien avec la hausse mondiale des prix des métaux et la recherche de métaux rares pour les nouvelles technologies, les Monts métallifères suscitent de nouveau l’intérêt de nombreuses sociétés minières (Seidel, 2012). Différents gisements anciens, ou leur prolongement, semblent pouvoir être exploités. Parmi de nombreux exemples, on peut citer les gisements d’étain de Geyer et d’Altenberg qui pourraient connaître une renaissance, la découverte d’indium près de Freiberg, ou la possibilité d’exploiter un des plus grands gisements européens de fluorite à Oberwiesenthal (Seidel, 2012). Ce que certains considèrent déjà comme le nouveau Berggeschrei des Monts métallifères pourrait se combiner avec certaines des nouvelles activités apparues dans les années 2000, puisque la société de fabrication de cellules photovoltaïques Solarworld,  implantée à Freiberg, envisage de mettre en exploitation un gisement de lithium découvert près de Zinnwald. Solarworld est intéressé par l’un des plus importants gisements connus de lithium car ce métal est de plus en plus utilisé pour la fabrication de batteries indispensables au stockage du courant produit par les cellules photovoltaïques. Si ces projets d’exploitation se confirment, le XXIè siècle pourrait donner naissance à une nouvelle génération de paysages miniers dans les Monts métallifères.



Notes




  1. C’est le gisement de Jachymov qui a fourni le minerai de pechblende que Pierre et Marie Curie traitèrent au début du XXè s. pour en extraire le radium.



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Jobst et al., 2010. Bergwerke im freiberger Land, 4. Auflage, TU Bergakademie, 227 p.



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Wagenbreth, O. & Wächtler E. (Hrsg.), 2013. Bergbau im Erzgebirge, Technische Denkmale und Geschichte, Springer Spektrum, 504 p.



Sites internet consultés :



Dans le cadre de la candidature au patrimoine mondial de l’UNESCO, le site internet  http://montanregion.erzgebirge.eu/ contient toutes les informations sur l’état actuel du projet. Il contient un onglet : http://welterbe.wfe.eu/6_mp/d1/ permettant d’accéder aux études d’application réalisées par la Bergakademie de Freiberg pour les sites sélectionnés. Chacune de ces études, pilotées par le professeur Helmuth Albrecht, est une véritable mine d’informations sur l’histoire et les caractéristiques du site en question.   



On peut aussi trouver en archive sur http://www.unbekannter-bergbau.de/inhalte/2009_02_03_Realisierungsstudie_5.pdf , l’étude de faisabilité réalisée en 2007 par la Bergakademie.



Site du TICCIH (The International Commitee for The Preservation of the Industrial Heritage): http://www.ticcih.org/



Site du Congrès 2009 du TICCIH à Freiberg : http://tu-freiberg.de/projekt/iwtg/ticcih/


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