Appel à contribution
Arbres, parcs et jardins. Géohistoires de la ville verte
Coordination du numéro : Xavier Rochel, MCF HDR, Géographie, Université de Lorraine xavier.rochel@univ-lorraine.fr
Si la ville se caractérise habituellement par une forte concentration humaine, elle n’exclut absolument pas le végétal, présent sous forme ponctuelle (des arbres), surfacique (des parcs, des jardins, des bois, des pelouses ou des prairies), linéaire (des coulées vertes, des allées d’arbres). Dans les interstices qui subsistent au sein d’un paysage très minéral, la végétation est bienvenue et constitue en quelque sorte une ville verte plus ou moins présente, visible ou cachée, publique ou privée, entre pavés et façades. Elle forme un réseau ou une « trame verte » où évolue une certaine biodiversité. Autour des villes ou au bord des villes, de grands espaces récréatifs végétalisés sont appréciés des urbains, de Hampstead Heath au Wiener Wald en passant par les bois de Boulogne ou Vincennes.
La ville verte n’est pas une nouveauté ; elle est, pour une part, l’héritage de longues évolutions. C’est aujourd’hui une thématique en vogue, universellement citée parmi les impératifs de la ville « durable » : une synthèse récente a par exemple été publiée très récemment par l’ADEME à destination des acteurs des territoires urbains.
De l’actualité au patrimoine, du patrimoine à la géohistoire
A travers cette idée de ville verte, on peut considérer au moins trois enjeux, ou trois patrimoines à défendre et à gérer : naturel, culturel ou bioculturel, productif. Aider la nature en ville, c’est permettre l’apparition, le maintien et le développement d’organismes vivants et de sols, constitués en écosystèmes fonctionnant de façon spontanée. Peu importe que les sociétés humaines y trouvent leur compte ou non : on peut considérer qu’un territoire, même urbain, doit préserver une certaine dose de nature, de spontanéité an-anthropique. Mais les plantes, les arbres, les parcs, les jardins constituent également une création humaine voulue et assumée. Ils ont été mis en place, entretenus, taillés ; on a voulu tel ou tel paysage végétalisé, arboré, pour l’ornement de la ville, le plaisir du propriétaire ou du promeneur, pour sa santé peut-être. Ce qui est préservé de ces aménagements parfois très anciens constitue un patrimoine culturel ou bioculturel à préserver, indépendamment de toute idée de naturalité. Enfin, les interstices dans le minéral urbain sont aussi, ou peuvent être des espaces productifs. Il y a en ville, ou immédiatement autour de la ville, des jardins maraîchers, des vergers, une micro-agriculture dont l’apport est aujourd’hui anecdotique ou symbolique mais était autrefois essentiel pour l’alimentation de la population urbaine.
Patrimoines naturels, culturels ou bioculturels, productifs : ces trois patrimoines importants à préserver pour une urbanité vivable justifient pleinement que la géohistoire, ou la géographie historique se penchent sur leur genèse et leurs dynamiques historiques, avec la certitude de trouver là de véritables enjeux, porteurs de résonance pour une spécialité en quête d’une plus grande reconnaissance.
Informations pratiques sur le projet de numéro thématique
Créée en 2012 par Philippe Boulanger (Sorbonne Université) et Nicola Todorov (Université de Guyane), la Revue de géographie historiquea pour objectif de diffuser l’information sur les grandes questions de géographie en valorisant la démarche historique. Elle est ouverte à différentes thématiques liées aux questions politiques, économiques, rurales, urbaines, sociales et culturelles en couvrant l’ensemble des régions de la planète. Elle est en cours d’intégration à la plateforme Openedition Journals.
Il est recommandé aux auteurs de s’assurer auprès du responsable de numéro que le texte envisagé s’inscrit bien dans le projet éditorial. Tout auteur intéressé est cordialement invité à échanger avant de proposer un texte formalisé.
Date prévisionnelle pour l’envoi des textes : 15 février 2020
Xavier Rochel, coordinateur du numéro xavier.rochel@univ-lorraine.fr
Philippe Boulanger, directeur scientifique de la revue pboulanger1@gmail.com
Dates pour la procédure de relecture et corrections : du 15 février au 15 juillet 2020
Echéance prévisionnelle de publication en ligne : automne 2020
Ce numéro thématique est l’occasion de solliciter différentes disciplines intéressées par l’étude des dynamiques historiques de la ville verte : géographie, histoire, archéologie par exemple, pourvu que le propos soit à la fois spatialisé et déployé dans le temps. Le dossier peut intégrer par exemple les jardins maraîchers ou d’ornement, les parcs, les arbres considérés isolément ou sous la forme d’alignements, les bois et forêts intégrés à la ville.