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2014-08-04International Conference of Historical Geographers 2015


Le prochain congrès international de géographique se tiendra à la Royal Geographical Society à Londres du 5 au 10 juillet 2015. Pour connaître le programme, cliquez sur le lien : 



http://www.ichg2015.org


2014-11-28Guerre et géographie (6-7 mai 2015)


GUERRE ET GEOGRAPHIE



Colloque organisé par Philippe Boulanger (Institut français de géopolitique-Université Paris VIII) et Jean Baechler (Professeur émérite de l’Université Paris-Sorbonne, Académie des sciences morales et politiques)



6-7 mai 2015



Sous le patronage de l’Académie des sciences morales et politiques



Hôtel Simone Cino Del Duca (Institut de France)



10, rue Alfred de Vigny (Paris, 8e arr.)



Entrée sur réservation



Contact : Philippe.Boulanger@univ-paris8.fr



 



L’Académie des sciences morales et politiques organise, entre 2013 et 2016, un cycle de colloques sur le thème de la guerre décliné à toutes les approches des sciences humaines. Sous la direction de Philippe Boulanger (Professeur à l’Institut français de géopolitique) et Jean Baechler (Professeur émérite de l’Université Paris-Sorbonne, membre de l’Institut), un colloque sur le thème Guerre et géographie aura lieu le 6 et 7 mai 2015 à Paris.



L’influence de la géographie a été toujours déterminante, sans être exclusive, depuis les premières activités guerrières. Dans L’art de la guerre, écrit par Sun Tse au Ve siècle avant J.C sous la dynastie des Han (206 av. J.-C.-220 ap. J.-C.), il est précisé la « valeur inégale des lieux à la surface de la terre » : certains sont à rechercher, d’autres à fuir, mais tous doivent être parfaitement connus par le général (chapitre X, « De la connaissance du terrain »). A travers les siècles et dans toutes les civilisations, la prise en compte des facteurs physiques et humains peut apparaître inégale. Nombre de batailles ont été perdues ou gagnées selon l’exploitation des données géologiques, biogéographiques et climatiques ou des éléments politiques, économiques, ethniques et socio-culturels. La connaissance du terrain ou du milieu naturel constitue une des bases de toute culture militaire, généralement empirique dans l’art militaire européen jusqu’au XVIIIe siècle en Europe. La formation d’écoles de géographie militaire au XIXe et dans la première moitié du XXe siècle témoigne de la nécessité de s’appuyer sur des raisonnements plus élaborés d’ordre géographique parallèlement aux progrès de la cartographie conçue par le militaire. Les armées sont plus nombreuses, manœuvrent plus rapidement à l’échelle de la division et du théâtre d’opérations, emploient des armements plus diversifiés et adaptés. Ces évolutions techniques d’ordre tactique et stratégique amènent à valoriser la connaissance du milieu et à conceptualiser la notion d’espace. La géographie devient plus que par le passé une forme de soutien aux opérations dont l’importance apparaît croissante avec la modernisation des systèmes d’armes et des progrès de la pensée militaire.



Depuis la fin de la Guerre froide, la valorisation de la connaissance du milieu, de la géographie physique comme humaine d’une aire géographique, est constante. Dans le contexte de croissance des facteurs d’instabilité internes à un Etat (Somalie, Mali, Centrafrique, etc.) et de menaces de guerre entre les Etats en Asie orientale, la géographie du militaire s’adapte à la nécessité d’anticiper les zones de crises. Elle tend à maîtriser le plus globalement possible les données du terrain grâce à la modernisation des outils géospatiaux et des système d’informations, telle la numérisation croissante du champ de bataille dans les systèmes d’armes. En France, le Livre Blanc sur la Défense et la sécurité nationale, depuis 2008, fait de la connaissance géographique le premier (« connaître et anticiper ») des cinq piliers définissant les missions des armées (« Prévenir, dissuader, protéger, intervenir »). « La connaissance des zones d’opération potentielles est un élément déterminant pour toute forme d’action militaire » (p. 144). En particulier, à des fins de prévention et de résolution de conflits ou pour répondre à des objectifs de coercition dans les conflits, les armées modernes demandent des connaissances géographiques très précises et adaptées au besoin du décideur politique et du stratège.



La relation entre la guerre et les conflits demeure une problématique forte dans l’histoire des sociétés. Celle-ci est plus que jamais d’actualité. Quelle est l’influence du facteur géographique dans l’histoire des guerres ? Comment certaines guerres ont amené à moderniser la pensée et l’outil géographique militaire à travers les siècles ?



Cette manifestation inscrite dans un cycle portant sur la guerre organisée par l’Académie des sciences morales et politiques, en partenariat avec l’Institut français de géopolitique, aborde quatre grands axes de réflexion :



1 – Les principales mutations de la géographie militaire aujourd’hui

2 – Manœuvres stratégiques et géographie

3 – Les conceptions et les pratiques de la géographie par le militaire

4 – La représentation du facteur géographique dans la guerre à travers la cartographie et les témoignages des combattants



 



Mercredi 6 mai



9h30 : Accueil



9h45 : Ouverture du colloque par le Professeur Beachler (Professeur émérite de l’Université Paris-Sorbonne, Académie des sciences morales et politiques) et Philippe Boulanger (Professeur à l’Institut français de géopolitique, Université Paris VIII).



1 – Une géographie militaire en mutation aujourd’hui



10h00 : « Cyberguerre et géographie » par François Pernot (Professeur en histoire moderne à l’Université de Cergy-Pontoise) et Philippe Wolf (IGA, secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI).



10h30 : « Imagerie aérospatiale, géographie, renseignement » par André Louchet (Professeur de géographie à l’Université Paris-Sorbonne),



11h00 : « De la géographie militaire au Geospatial Intelligence » par Philippe Boulanger (Professeur à l’Institut français de géopolitique, Université Paris VIII),



11h30 : Discussion



12h00-14h : Pause déjeuner



2 – Manœuvres stratégiques et géographie



14h30 : « La guerre « blanche » des Italiens durant la Grande Guerre ou les enjeux complexes d’une guerre en montagne : adaptation, exploitation, représentation » par Hubert Heyries (Professeur en histoire contemporaine à l’Université de Montpellier 3).



15h00 : « Stratégie militaire et prise en compte du Milieu : l’exemple de l’expédition du Mexique (1862-1867) » par Jean-Yves Puyo (Professeur de géographie à l’Université de Pau).



15h30-15h45 : Discussion



15h45-16h00 : Pause



16h00 : « Franchir la Manche : les projets de conquête des îles britanniques depuis le XVIIe siècle » par Nicola Todorov (Docteur en histoire contemporaine, professeur dans l’enseignement secondaire (académie de Rouen) et à l’Université de Rouen).



16h30 : La guerre depuis le ciel : une géographie militaire aérienne par Mickael Aubout (docteur en géographie, capitaine au Centre d’études stratégiques aérospatiales, Ministère de la défense).



17h00-17h15 : Discussion.



 



Mercredi 7 mai



3 – Conceptions et pratiques de la géographie par les militaires



9h00 : Antoine de Régemorte : un géographe militaire dans la guerre de succession de Pologne par Grégoire Binois (doctorant en histoire moderne à l’Université Panthéon-Sorbonne).



9h30 : Gustave-Léon Niox, géographe militaire de l’expédition du Mexique à la direction du Musée des Invalides par Jean-Noël Grandhomme (Maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Strasbourg 3).



10h00 : Histoire des conflits et déterminisme géographique en Europe orientale dans les rapports des officiers français au début du XXe siècle par Frédéric Dessberg (Maître de conférences aux Ecoles militaires de Saint-Cyr-Coetquidan).



10h30-11h00 : Discussion et pause.



4 – La représentation du facteur géographique dans la guerre à travers la cartographie et les témoignages des combattants



11h00 : L’espace lorrain traversé par les guerres et la diplomatie (1633-1736) : que nous enseignent les cartes ? par Jean-Pierre Husson (Professeur de géographie à l’Université de Lorraine, IHEDN 157e Reims).



11h30 : Cartographie et guerre de côtes par Frédéric Saffroy (docteur en histoire, avocat d’entreprise au Barreau de Paris, Alérion).



12h00 : La perception des contraintes géographiques par le témoignage combattant de long terme (XIXe siècle à nos jours) par François Cochet (Professeur en histoire contemporaine à l’Université de Metz),



12h30 : Conclusion du colloque



12h45 : Pause déjeuner.



 



 



 



 



 



 



 



 



 


2015-06-01Geospatial Intelligence : Révolution technologique, représentation spatiale et analyse géopolitique


Geospatial Intelligence

Révolution technologique, représentation spatiale et analyse géopolitique


 



Colloque international



Programme



11-12 septembre 2015



Entrée libre et sans réservation



 



Le Geospatial Intelligence est un secteur d’activités en plein essor actuellement en France. Il serait la combinaison simultanée d’un ensemble d’outils géospatiaux et de pratiques déjà existantes associés aux progrès croissants des technologies numériques qui supposent de nouvelles possibilités de connaissance : la cartographie traditionnelle, l’imagerie spatiale, la synthèse d’informations provenant de multiples capteurs, la géolocalisation en temps réel et l’analyse géopolitique. Il devient une discipline de synthèse au centre d’un ensemble d’activités liées à l’information, la représentation cartographique et l’analyse spatialisée. Il est donc porteur de transformation qui dépasse le cadre militaire puisqu’il participe à repenser la conception même de la géographie (c’est-à-dire l’étude de la relation entre le territoire et les sociétés) à des fins de défense et de sécurité.



Comment la révolution technologique du Geoint participe-t-elle à transformer les pratiques de la représentation cartographique et de l’analyse géopolitique ?



Pour comprendre l’importance du Geoint comme champ de compétences incontournable, domaine d’actions nécessaires aux opérations militaires et secteurs d’activités économiques en plein essor, ce colloque, qui s’inscrit dans la continuité des réflexions menées dans le cadre du séminaire de géographie militaire à l’Ecole normale supérieure-Ulm en 2014-2015, rassemble des intervenants provenant de l’industrie de défense, du Ministère de la défense et de l’Université. Il aborde trois axes de réflexions  :



1.Le Geoint comme discipline globale


2.La méthodologie et les outils d’emploi pour une analyse prédictive


3.Les perspectives de développement


 Vendredi 11 septembre



9h00 : Ouverture



 



Séance 1 : Le Geoint en appui des opérations



Président : Pr Philippe Boulanger (Institut français de géopolitique, Université Paris VIII)



 



9h15-9h45 : « Le centre Geoint des armées françaises: un centre d'excellence à la Direction du renseignement militaire, en appui des opérations » par M. le Général Christophe Gomart (Directeur du Renseignement militaire)



9h45-10h15 : « Observation spatiale militaire : enjeux et perspectives » par M. le Général Jean-Daniel Testé (Directeur du Commandement interarmées de l’espace)



10h15-10h30 : Discussion



10h30-11h00 : Pause



 



Séance 2 : Le Geoint : nouveaux enjeux, nouveaux équilibres



Président : Alexandre Papaemmanuel (Directeur Grand Compte, Fonction Renseignement, Airbus Defense and Space)



11h00-11h20 : « Développement des applications spatiales, Quand les activités de Prospective et de Veille dans les autres pays alimentent un nouvel axe de Geoint » par Murielle Lafaye (CNES) et Thierry Rousselin (Magellium).



11h20-11h40 : « La géovisualisation, outil d’analyse Geoint » par Vincent Caillard (IGN).



11h40-12h00 : « Le tournant de la géographie descriptive et géométrique vers le raisonnement géospatial intégré » par Alain Zumsteeg (Délégation générale de l’armement, Département géographie physique).



12h00-12h15 : Discussion



 



Séance 3 : Le Geoint : nouveaux enjeux, nouvelles réflexions



Président : Pr Richard (Université Panthéon-Sorbonne)



14h00-14h20 : « Les enjeux sociétaux de la géolocalisation : Geoint et analyse géopolitique » par Eric Morel (Directeur Défense et sécurité, Geospatial, Airbus Defense and Space) et Philippe Boulanger (IFG-Université Paris VIII)



14h20-14h40 : « Le Geoint, un outil d’action au service de la sécurité » par Jean-Philippe Morisseau et Lionel Kerrello (GEO4I)



14h40-15h00 : « Réflexions et propositions pour les minimiser dans le monde du Geoint » par Nicolas Saporiti (Geo2012)



15h00-15h20 : « Les outils d’aujourd’hui au service du Geoint de demain : analyse prédictive et incursion sur le big data » par Philippe Larde (Thalès Communications-Security)



15h20-15h40 : « Du « Geoint », slogan percutant mais réducteur d’une agence américaine…à la maîtrise de l’aide à la décision, véritable enjeu mondial d’influence et de gouvernance ! » par Jean-Armel Hubault (Geodec Consult)



 15h40-16h00 : « Vers un cadre juridique pour le développement du Geoint : point de rencontre ou synthèse des droits ? » par Numa Isnard (IDEST – Université Paris Sud)



16h00-16h15 : Discussion



16h15-16h45 : Pause



Séance 4 : Table ronde Formations au Geoint et perspectives (16h45-18h00)



Président : Pr Sébastien Laurent (Université de Bordeaux)



 



« L’information géospatiale produite à des fins de sécurité civile et son intérêt pour l’analyse géopolitique (Réflexions autour d’une expérience d’enseignement) » par Myriam Fargues (Maître de conférences, Université Panthéon-Sorbonne)



« Réflexions sur un curriculum Geoint pour futurs managers sur la base des expériences 1999-2015 de Mines ParisTech et NTNU Trondheim » par Thierry Rousselin, Honorary Professor Jean Marie Monget, Pr. Emeritus Sinding Richard Larsen et Karine Guérin (Mines ParisTech)



 « Formation géopolitique et Geoint » par Barbara Loyer (Professeur et directrice de l’Institut français de géopolitique, Université Paris VIII)



« Quelle formation pour le renseignement géospatial? » par Bernard Kientz (Airbus Defence and Space)



 



 



 



 



Samedi 12 septembre



 



 



Séance 5 : Les outils du Geoint, l’analyse prédictive et la sécurité



Président : Renaud Bellais (Direction des affaires publiques, Airbus Group)



 



9h00-9h20 : « Un outil prototype de Geoint en gendarmerie : le SC2 ou la cartographie de l'éphémère pour la gestion de crise » par LcL Thibault Lucazeau et Cen (TA) Christophe Blanc (Direction des opérations, Direction Générale de la Gendarmerie Nationale, Ministère de l’Intérieur)



9h20-9h40 : « Comment le ROIM peut-il contribuer au Geoint ? Quelques éléments de réponse »  par Alain Michel (ONERA)



9h40-10h00 : « Les  réalités du Geoint  dans le cadre d’opérations extérieures (OPEX) à caractère multinational » par Marie Laboureix et Mans Beckman (Carmenta)



10h00-10h15 : Discussion



10h15-10h45 : Pause



 



Séance 6 : Les outils du Geoint et la gestion des données



Président : Jean Guisnel (Journaliste spécialiste des questions de défense et de sécurité, Le Point)



10h45-11h05 : «  Cartographier la Big Data ou comment ancrer l’intelligence économique dans le XXIe siècle » par Guillaume Farde (Spallian)



11h05-11h25 : « Le SIG une plateforme centrale pour le Geoint » par Jérémie Majerowicz (ESRI)



11h25-11h45 : « L’onomastique appliquée au décryptage des enjeux identitaires et de territoire » par Elian Carsenat (NamSor.com)



11h45-12h05 : « Luciad et le Geoint » par Jérôme Lutz (Luciad)



12h05-12h20 : Discussion



12h20-12h30: Conclusion du colloque



 



Organisation du colloque : Institut français de géopolitique (Université Paris VIII), sous la direction du Professeur Philippe Boulanger



Partenariats : Airbus Defense and Space, Ecole normale supérieure de Paris (département de géographie)



Comité scientifique :



Colonel Philippe Arnaud (Directeur du BGHOM, Ministère de la Défense), Pr Pierre Beckouche (Université Panthéon-Sorbonne), Renaud Bellais (Direction des affaires publiques, Airbus Group), Pr Philippe Boulanger (Président, Institut français de géopolitique, Université Paris VIII), Pr Emmanuèle Cunningham-Sabot (Directrice du département de géographie de l’Ecole normale supérieure de Paris), Colonel Gilles Darricau (EMA, Ministère de la Défense), Pr Sébastien Laurent (Université de Bordeaux), Pr Barbara Loyer (Directrice de l’Institut français de géopolitique, Université Paris VIII), Myriam Fargues (Maître de conférences, Université Panthéon-Sorbonne), Alexandre Papaemmanuel (Directeur Grand Compte, Fonction Renseignement, Airbus Defense and Space), Pr Yann Richard (Directeur UFR de géographie, Université Panthéon-Sorbonne)



 



 



 


2018-07-1517th International Conference of Historical Geographers 2018


Le comité d'organisation du 17e congrès international de géographie historique lance un appel à communication pour le congrès organisé à Varsovie du15 au 20 juillet 2018



La date limite de soumission des propositions de communications, séances thématiques et posters est le 14 octobre 2017



 


2018-05-07Géographies de l'esclavage sur le Plateau des Guyanes: mobilités, héritages, discours


 



https://calenda.org/441303



Des débuts du XVIe siècle à la fin du XIXe siècle, la création et les pratiques de sociétés ayant pour élément constitutif la mise en esclavage d’hommes et de femmes transplantés du continent africain aux Amériques y ont été les facteurs majeurs de la modification (voire de la destruction), et de la construction de nouveaux espaces de vie. La journée d’études organisée par le laboratoire MINEA de l’Université de Guyane propose un examen des géographies de l’esclavage sur le Plateau des Guyanes, en appelant à une réflexion pluridisciplinaire sur les notions de mobilités, d’héritages et de discours réinscrites dans leur dimension spatiale, de la période coloniale à nos jours. L’analyse géographique, par l’étude de la différenciation de l’espace à toutes les échelles, constitue un angle d’approche particulièrement stimulant pour aborder les questions des esclavages et des traites négrières. Intégré dès le XVIIe siècle dans cet espace marqué par la Traite et l’esclavage, le Plateau des Guyanes doit être replacé dans le contexte du système esclavagiste du monde atlantique. Comme d’autres territoires américains, les Guyanes ont été durablement façonnées non seulement par l’expérience de la Traite et des esclavages mais aussi par les différentes formes de résistances (marronnage, révoltes). En dépit des divisions politiques entre les empires ibériques, britannique, français et hollandais, les systèmes esclavagistes des territoires du bouclier des Guyanes se trouvaient confrontés à des contraintes similaires, leur conférant une certaine unité. Cet espace s’est révélé différent des territoires insulaires, comme de ceux d’Amérique centrale et du Nord. Le climat, les forêts et leurs étendues, offrant des possibilités d’évasion aux esclaves, les difficultés d’exploitation de cette sylve, la présence de populations amérindiennes, n’ont cessé de hanter les colonisateurs et ont pesé sur leurs choix d’organisation territoriale. Ces choix, par ailleurs, reflétaient aussi leurs cultures d’origine. L’analyse croisée des sociétés esclavagistes du Plateau des Guyane se trouve donc au centre de notre propos, tout comme l’accent mis sur les échanges, les circulations et les phénomènes d’ethnogenèse favorisés par l’espace amazonien. L’évolution des pratiques agraires et de la gestion des terroirs marquent ainsi fortement les territoires guyanais. À l’échelle de l’espace atlantique, selon les puissances coloniales, les économies esclavagistes des Guyanes revêtirent une importance très différente. L’expérience des pratiques esclavagistes a aussi donné naissance à des courants abolitionnistes, dont la géographie et ses liens avec les Guyanes resteraient à étudier. La journée d’études s’intéressera aussi à la notion de géographicité, telle qu’elle a été entendue par Eric Dardel (1952), qui explore les dimensions des savoirs géographiques et leur compréhension de la présence originaire, immédiate, du sujet à la Terre et à l’espace. Cette géographicité vue « comme mode d’existence de l’homme sur Terre » et comme une conscience singulière de l’espace entre pleinement dans les processus de constructions identitaires individuels et collectifs, qui s’expriment notamment à travers l’élaboration des savoirs, mythes et traditions. Ainsi, les paysages sont également porteurs des traces laissées par l’esclavage.Au niveau littéraire, les romans élaborent un discours tout empli du paysage, restituant à travers lui les bribes de l’histoire perdue, façonnant au fur et à mesure de l’écriture une histoire extrapolée, en cours de réappropriation. A la différence des sociétés marronnes du Plateau des Guyanes qui se sont construites en s’emparant de l’histoire de l’esclavage et du marronnage, celles qui se sont développées dans l’espace des habitations, en particulier dans l’espace francophone, ont dû notamment au travers de la littérature rechercher les traces d’une histoire oubliée. La mémoire surgit dans le récit, mais elle est fragmentée. La Traite, qui est proprement un « parler indicible », ne donne lieu à aucun récit : c’est donc sur ce fond d’absence, de mythe et d’épopées que s’inscrit la littérature francophone de l’esclavage. Elle tente de retranscrire la dimension lacunaire dans le cadre d’une mise en écriture de la pensée du vide, de l’absence, de l’indicible et de l’ineffable. Par le biais du récit se dessine une tentative de refonder un ordre symbolique à travers le langage. Il s’agit donc d’étudier la façon dont les espaces et les toponymes cristallisent la mémoire en littérature et en oraliture ou, au contraire, comment l’amnésie s’installe. Souvent objets de controverses, ce sont également des espaces qui ont fait l’objet d’une réappropriation au point de devenir parfois des supports de construction identitaire. Ainsi, la géographie du tourisme mémoriel ou la place de l’esclavage dans les programmes scolaires, de même que les pratiques de son enseignement selon les lieux, mériteraient une réflexion approfondie. Mémoire brûlante, l’esclavage occupe le débat public et juridique en permanence (question des réparations, organisation ou non organisation de commissions vérité…). Si le phénomène a marqué au fer rouge les mémoires guyanaises, il reste aujourd’hui une réalité prégnante et multiforme qui ressurgit sous les diverses formes des esclavages modernes (exploitation des populations immigrées, enfants restavek…).



Modalités de soumission



Les propositions de communication (300 mots) accompagnées d’une note biographique (150 mots) devront être envoyées d’ici le 10 mai 2018 sous format PDF. Merci d’intituler votre document « Votre nom + Géographies esclavage ». Les communications pourront être soumises en français, anglais, espagnol et portugais. Les documents seront à envoyer à  cette adresse mail : geoesclavageguyanes@gmail.com



Comité d’organisation 



Linda Amiri (Université de Guyane), Christian Cécile (Université de Guyane), Sébastien Chapellon (Université de Guyane), Soizic Croguennec (Université de Guyane), Audrey Debibakas (Université de Guyane), Maude Elfort (Université de Guyane), Boris Lama (Université de Guyane), Biringanine Ndagano (Université de Guyane), Myrtô Ribal-Rilos (Université de Guyane), Nicola Todorov (Université de Guyane),Thelma Désiré (Université de Guyane)



Comité scientifique



Régine Alexandre (Docteure en géographie), Linda Amiri (MINEAUniversité de Guyane), Monique Blérald (MINEA-Université de Guyane), Nathalie Cazelles (Docteure en archéologie,  AIMARA), Sébastien Chapellon (MINEA-Université de Guyane), Marie-Christine Chivallon (CNRS-Université de Bordeaux), Soizic Croguennec (MINEAUniversité de Guyane), Audrey Debibakas (MINEA-Université de Guyane), Sarah Ebion (APHG), Maude Elfort (MINEA-Université de Guyane), Bernard Gainot (Université de Paris 1), Emmanuel Guematcha (MINEA-Université de Guyane), Isabelle Hidair (MINEA-Université de Guyane), Boris Lama (MINEA-Université de Guyane),  Rosuel Lima-Pereira (MINEA-Université de Guyane), Serge Mam Lam Fouck (MINEA-Université de Guyane), Jean Moomou (AIHPGEODE-Université des Antilles), Biringanine Ndagano (MINEA-Université de Guyane), Thierry Nicolas (MINEA-Université de Guyane), Marianne Palisse (LEEISA-Université de Guyane), Frédéric Régent (IHMC-Université de Paris 1), Myrtô Ribal-Rilos (MINEA-Université de Guyane), Dominique Rogers (AIHP-GEODE-Université des Antilles), Eric Roulet(CRHAEL-Université du Littorale Côte d’Opale), Nicola Todorov (CNFG, CRHXIX, Université de Guyane), Jacqueline Zonzon (APHG)


Informations

  • Mentions légales
    • Editeur
      RGH
    • Responsable
      Philippe Boulanger et Nicola Todorov
    • Politique d'édition électronique
      Publication gratuite
    • Périodicité
      Bi-annuelle
    • Année de création
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    • ISSN électronique
      2264-2617
    • Adresse postale de la revue
      Faculté des Lettres de Sorbonne Université, Institut de géographie, 191, rue Saint-Jacques 75005 Paris
    • Courriel
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    1.0
  • Réalisation
    Projet Annuel - Master Informatique Génie Logiciel
    Université de Rouen 2011 - 2012
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